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Pour mieux comprendre comment une idée chemine dans le temps,
un jeune entrepreneur social, Fabien Courteille, et deux participantes
du tour Ticket for change, Monica et Binta, vont nous montrer
que leurs idées d'entreprise sociale ne sont pas apparues d'un seul coup.
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À travers notamment l'atelier sur le business model, ça nous
a permis de réfléchir sur comment arriver à avoir une activité assez
pérenne.
C'était des questions qu'on ne s'était pas encore posées, et
donc on a réfléchi dessus.
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Et voilà, c'est assez incroyable parce que, en très peu de temps, en
48 heures, on a vraiment réussi à énormément avancer sur le
projet, et je pense que ce n'est pas encore fini.
Donc on est tous vraiment assez enthousiastes à l'idée de continuer
à réfléchir sur ce problème.
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Et on a tous trouvé, enfin on est six maintenant autour du projet,
on a tous trouvé une voie, une porte d'entrée, et on s'est tous
bien adaptés, le projet fuse.
Moi j'avais prévu de faire un tour du monde, donc il y a peut-être
moyen de, justement, commencer vraiment le concret, aller sur
le terrain, rechercher les savoirs.
Il y en a une autre aussi qui part aux Philippines, donc elle
va rechercher les savoirs.
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Quand je suis arrivé aux Philippines, je n'avais pas du tout
ce projet, déjà d'être entrepreneur social aux Philippines,
je n'avais pas prévu de faire des peluches.
Je veux dire, ce n'est quand même pas quelque chose qui est
sorti comme ça ou que je porte en moi depuis des années.
Donc j'ai eu plusieurs idées et c'est vraiment parti du principe :
Comment je peux faire en sorte d'améliorer le niveau de vie
des résidents du village, et vraiment en me concentrant sur
les compétences qu'ils ont.
Et j'ai commencé à travailler avec les différents hommes du
village qui avaient des compétences en charpenterie, menuiserie.
On a commencé à faire des jouets en bois, des jouets en bambou.
Et on s'est heurtés à beaucoup de difficultés en termes de déforestation,
en termes de niveau de développement de l'industrie du bambou aux Philippines.
C'est vraiment sous-développé.
Ils considèrent le bambou comme une herbe, et c'est juste utilisé
pour faire des cabanes à chèvres ou des maisons.
Si tu as une maison en bambou, c'est parce que tu es pauvre.
Donc il y a toute une dynamique à changer.
Ça prenait beaucoup de temps, on avait beaucoup de mal en termes
d'approvisionnement du bambou.
Du coup on s'est décidés… je me suis décidé à en planter 3 000
pendant la saison des pluies.
Sauf que ça allait prendre de trois à cinq ans avant de pouvoir
couper le bambou. Donc c'est là où je me suis posé la question :
Dis donc, mon entreprise sociale, elle n'a pas d'impact social.
On avait fait quelques jouets en bambou, on avait quelques contrats
et tout, mais ce n'était pas aussi massif et important que je
le voulais, et je me suis dit : Qu'est-ce que je vais bien pouvoir
faire pendant les trois prochaines années, pendant que le bambou pousse ?
Et c'est là où je me suis concentré.
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Pourquoi ne pas faire un autre type de jouet et pourquoi ne
pas faire des peluches, sachant qu'il y avait toutes ces femmes
dans le village qui avaient des compétences en couture.
Donc on a commencé à faire des peluches.
Donc c'est vraiment une succession d'événements qui m'ont amené
aux peluches, une succession de difficultés.
Et je ne laisse pas tomber les jouets en bambou, mais j'attends
que mon bambou continue à pousser.