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la fondation Accenture, responsable des RSE, et puis je suis aussi, surtout,
entrepreneuse sociale au sein d'Accenture et pour les
problématiques de l'emploi.
En 2015, on a créé le collectif [INCOMPREHENSIBLE] pour l'emploi.
En fait, on était plusieurs entreprises à se saisir du champ de l'emploi,
puisqu'il y a un véritable besoin social de s'occuper de cette problématique-là,
et donc moi j'ai contacté des véritables entrepreneurs sociaux dans les
entreprises, donc Arnaud Habert chez Vinci, Delphine Lalu chez AG2R,
Yann Tanguy chez SFR, Bruce Roch chez Adecco, et moi-même, on s'est réunis,
et on s'est dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire sur l'emploi.
Après, l'emploi c'est assez large, donc en fait on s'est saisis de
la problématique des métiers en tension, puisqu'il faut savoir que chaque année,
selon une étude de Pôle Emploi, la problématique c'est qu'il y a 1,2 millions
de projets de recrutement d'entreprises, ça tombe bien, nous sommes des entreprises
dans le collectif pour l'emploi, mais que finalement, il y a 30 % de ces jobs-là qui
ne sont structurellement jamais pourvus parce que c'est des métiers en tensions.
On s'est dit que ça ne pouvait plus continuer et donc on a souhaité se réunir
pour s'attaquer à cette problématique sociale là.
Après, cinq entreprises comme ça au niveau national, finalement,
on se demande comment ça se passe sur le terrain.
Donc nous on veut vraiment créer des circuits courts entre offre et demande
d'emploi sur des métiers en tension, donc, comment on s'y prend,
on part sur les territoires, du besoin des entreprises, et ensuite,
on intègre tous les acteurs de l'emploi qui sont pertinents,
on fonctionne par itération, on contacte les bons acteurs uniquement par
du bouche-à-oreille, on ne sélectionne pas tout le monde, et on reconstruit ensemble
des chaînes de valeur qu'on veut plus efficaces pour ces métiers en tension.
Après très concrètement, le dispositif, il est territorial, il est national,
territorial, et très local, au niveau national on se réunit tout les mois mais
c'est la gouvernance, au niveau territorial on a choisi Seine Saint-Denis,
Lyon, Marseille comme nos trois pilotes d'expérimentation,
et puis sur chaque territoire, on a monté une équipe qu'on appelle un triptique,
qui est donc composée à chaque fois,
donc par exemple sur Marseille c'est Vinci, Marseille Solutions,
qui est une association, qui est un incubateur de solutions innovantes,
et Accenture qui recherche des solutions pour ces circuits courts.
D'un point de vue juridique, on a décidé de ne pas faire de convention,
de rien faire, parce qu'en fait c'est trop de contraintes,
donc au niveau national nous n'avons pas de convention, on a uniquement une
convention avec les associations de nos triptiques au niveau des territoires.
Après au niveau des acteurs, le service public de l'emploi,
les autres associations, les entreprises, pour le moment, pas de convention.
Alors, trouver des circuits courts entre offre et demande d'emploi, pour cela
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il faut développer une approche que l'on a inventé, clairement une page blanche,
donc d'abord, ce qu'on a fait c'est quand même un diagnostic du territoire,
donc ça c'est un vrai conseil, c'est-à-dire que si vous développez des
alliances au niveau territorial, faites un diagnostic.
L'essentiel du temps, ça a été surtout de trouver les bons acteurs et
de passer du temps en entretien individuel avec ces acteurs.
Une fois le diagnostic territorial réalisé, et formalisé pour le
coup avec les consultants que j'ai mis en mécénat de compétence, on a fait se
réunir tous ces acteurs sur chaque territoire en une journée de co-création.
Dans cette journée de co-création,
sur la base des diagnostics on avait identifié les métiers prioritaires,
qu'on a validés avec les acteurs et puis on a commencé a surtout regarder
ensemble quels étaient les irritants, en fait, sur ces métiers en tension.
Alors par irritant, on entend, pourquoi est-ce que ça coince, finalement,
sur ces chaînes de valeurs pour l'emploi.
Et puis ensuite, on a commencé a évaluer les pistes d'amélioration,
c'est-à-dire comment mettre de l'huile dans la chaîne des valeurs pour l'emploi.
Ensuite, on s'est réunis en sous-ateliers, alors tout ça,
ça prend du temps, quand même, mais pour se réunir à la fin,
dans une deuxième journée de co-création, on est vraiment sur le plan d'action.
Entre la première journée de co-création et la deuxième journée de co-création,
on évalue le champs des possibles, les pistes,
le plan d'action, qu'on valide en deuxième journée de co-création.
Et maintenant, on en est à la dernière étape,
l'expérimentation avec des dispositifs précis, sur chaque territoire,
pour l'année prochaine, je l'espère, aller direct vers l'essaimage.
Un exemple, donc sur le territoire de Lyon,
nous avons décidé de cibler les métiers de services à la personne.
Pourquoi?
Parce que 40 % de ces métiers ont des projets de recrutement difficiles, donc
c'était pertinent par rapport à la mission du collectif pour l'emploi, mais également
parce qu'on avait les bonnes entreprises autour de la table qui étaient capables de
dire exactement de combien de projets de recrutement elles avaient besoin et puis,
de travailler vraiment ensemble à partir de ce besoin de recrutement.
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La bonne nouvelle,
c'est que sur notre collectif ce n'est pas le cas, pour le moment.
Alors, bien évidemment on a mis nos équipes en mécénat de compétences,
au total c'est quand même 23 personnes depuis un an.
Ensuite, on finance le temps des associations
backbone sur chaque territoire, parce que effectivement,
ce sont des petites structures qui sont vraiment accélérateurs d'innovation,
mais bon, il faut financer leur temps de travail.
Pour faire que les acteurs travaillent bien ensemble, beaucoup de confiance,
une posture humble, de la communication très itérative et puis,
bien préciser ensuite notre positionnement et le positionnement de chacun
dans le collectif pour être sûr que chacun y trouve sa place.
Évaluer, c'est important.
Dans tous les dispositifs d'innovation sociale, de toute façon, pour montrer
la preuve que le dispositif marche, il faut évaluer, et ce dès le début.
Alors nous effectivement, on a commencé à évaluer notre dispositif à partir des six
premiers mois, en confiant cette mission à un acteur externe.
Alors au départ, notre mesure d'impact social elle se fait de façon qualitative,
ce qui est représentatif du collectif,
puisque nous sommes dans une dimension d'entretiens, de journées de co-création,
et de construction d'un dispositif d'expérimentation.
Alors on leur demandait s'ils étaient satisfaits du collectif, et surtout,
une dimension très intéressante, est-ce qu'ils se sentaient acteurs du collectif?
Et ça c'est le plus important, la mesure de notre impact au niveau quantitatif,
elle aura plein de dimensions, on va essayer de faire simple quand même, ça je
pense que c'est plutôt une recommandation, le nombre de bénéficiaires, le nombre de
demandeurs d'emploi, le taux de retour à l'emploi, le taux de retour pérenne,
voila, on va essayer de trouver au maximum une dizaine d'indicateurs quantitatifs,
on travaille actuellement dessus, et puis également,
on va essayer de travailler sur concrètement les coûts évités.
Donc ça c'est également au dispositif,
notamment les dispositifs d'accompagnement social plus traditionnels,
quels coûts on aura permit de leur éviter grâce au collectif impact pour l'emploi.
Sur la mesure d'impact, effectivement quand on a interrogé les acteurs qui
participaient au collectif impact pour l'emploi,
on a été très positivement surpris de voir qu'en fait chaque acteur rencontrait,
grâce notamment à nos journées de co-création, au minimum trois nouveaux
acteurs qui agissent également sur le champ de l'emploi.
Pour tous les acteurs, ce qu'on a mesuré aussi,
c'est que notre collectif impact pour l'emploi, c'était un moyen de donner de la
visibilité aux différents dispositifs d'accompagnement social,
aux différents dispositifs d'innovation sociale,
aux différentes pratiques d'entreprise de recrutement.
[MUSIQUE]