[MUSIQUE] Bonjour à tous. Dans cette vidéo, nous allons expliquer l'impact de la hausses des températures sur notre environnement et comprendre comment ce phénomène remet en cause notre équilibre de la biodiversité jusqu'à l'économie mondiale. Il serait en effet tentant de considérer qu'une hausse de température de 2 °C à 6 °C d'ici à la fin du siècle serait bien agréable à Paris. Pourtant, cela pourrait avoir des conséquences lourdes. Alors, pourquoi est-ce si grave? Les scientifiques ne nous disent pas que la hausse de la température sera la même sur l'ensemble de la planète. Par exemple, si on vous annonce un réchauffement moyen de 6 °C, la hausse ne sera que de 4 °C sur les océans, mais elle atteindra 10 °C sur les terres arides. Et regardez donc cette carte. Les régions méditerranéennes, l'Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient seront les régions les plus touchées par ces températures extrêmes. A l'inverse, les précipitations seront beaucoup plus fortes dans les zones déjà humides, par exemple chez nous, au nord de l'Europe, et des évènement climatiques majeurs, des tempêtes, des cyclones, et notamment des précipitations extrêmes seront plus fréquentes. Enfin et surtout, le réchauffement entraîne une hausse du niveau des océans qui est estimée entre 26 et 98 centimètres sur le siècle prochain. Non seulement un grand nombre d'états insulaires vont disparaître à l'exemple de Tuvalu, mais surtout toutes les grandes villes côtières et les deltas seront touchés : le Mozambique, l'Inde, le Bangladesh, l'Egypte ou encore le Vietnam et l'Amérique latine, et chez nous, bien évidemment, la Camargue sera touchée. Des centaines de millions de personnes vont donc devoir migrer dans le monde. Alors, naturellement, face à cette hausse des températures, la faune et la flore des écosystèmes auront des difficultés à s'adapter. S'il est vrai que la planète a connu dans son histoire de périodes de réchauffement, elle ne les a jamais connus dans un temps aussi bref. Donc, les scientifiques estiment que si la hausse des températures dépasse 2,5 °C, c'est 20 à 30 % de la faune et de la flore qui sera directement menacée d'extinction. Les cycles de vie vont être modifiés. Les espèces vont migrer considérablement puisqu'une hausse de seulement 1 °C entraîne une migration de 100 km vers le nord. Et plus grave encore, le rapport de l'UNESCO de novembre 2013 montre que les gaz à effet de serre sont absorbés par les océans qui voient ainsi leur pH diminuer. C'est ce que l'on appelle l'acidification des océans. Et depuis le début de l'ère industrielles, le pH a baissé de 26 %, du jamais vu depuis 55 millions d'années. Et alors, que se passe-t-il en cas d'océan acidifié? Et bien les coraux, l'espace le plus riche en terme de biodiversité, disparaissent. Les coquillages, base de l'alimentation d'un grand nombre de poissons, sont fragilisés. Et les océans, qui sont déjà surexploités, verront donc leur population de poissons fortement baisser. A terme, c'est aussi la chaîne alimentaire qui sera impactée à l'heure où l'on prend conscience du coût et de l'impact écologique pour produire seulement un kilo de viande. La question semble anecdotique pour beaucoup, mais il faut rappeler que nous sommes partie intégrante des écosystèmes. Nous en dépendons pour notre alimentation et l'alimentation est le défi du siècle. Compte tenu de l'alimentation mondiale et de ses revenus, la production agricole doit augmenter de 60 % d'ici à 2050. Or, au delà de 3 °C, les rendements agricoles baissent. Une baisse qui est estimée à 25 % d'ici 2050. Mais nous dépendons aussi des écosystèmes pour notre propre santé. Comme nous l'avons vu à travers des rapports du GIEC ou du CNRS, la hausse des températures entraîne une forte migration des espèces et donc une nouvelle répartition des espèces qui sont vectrices des maladies parasitaires infectieuses. Par exemple les moustique, la mouche tsé-tsé, les serpents d'eau, la mouche noire. D'où des risques accrus de propagation du choléra, de la malaria, de la fièvre jaune, du paludisme ou encore de la dengue. Et là, naturellement, le sud de l'Europe et de la France ne sera pas épargné. Les changements climatiques vont par conséquent, et vous l'avez compris, aggraver les tensions existantes. Enfin, ils vont avoir des conséquences économiques. Le GIEC estime qu'une hausse de 2,5 °C entraînera une baisse du PIB mondial qui est estimé entre 0,2 point et 2 points. Une broutille? Non, parce que ce chiffre n'intègre pas les évènements climatiques majeurs qui sont par définition imprévisibles. Or, n'oublions pas toutes les répercussions financières pour les compagnies d'assurance face aux catastrophes naturelles. Aussi, en 2006, Nicholas Stern, un économiste britannique, ancien vice président de la Banque Mondiale qui fait donc référence, a écrit un rapport sur l'économie du changement climatique. Il chiffrait le risque de baisse du PIB à 20 % si nous ne nous décidons pas d'actions fortes. Le principal défi est donc le suivant: les changements climatiques vont très lourdement aggraver les inégalités mondiales. En effet, les 10 pays les plus exposés aux changements climatiques sont les plus pauvres de la planète aujourd'hui, notamment le Bangladesh, la Guiné-Bissau, le Soudan mais également l'Inde. Et dans l'autre sens, les pays les moins à risque sont dans le nord de l'Europe ou du continent américain, c'est à dire les pays les plus riches. De fait, les Nations Unies ont clairement fait de la lutte contre les changements climatiques une priorité pour pouvoir éradiquer la pauvreté et atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. On peut déjà constater que dans les pays à revenus intermédiaires, les catastrophes naturelles ont coûté en moyenne 1 % du PIB depuis 2000, soit 10 fois plus que dans les pays à revenus élevés. Quelques exemples: les inondations de 2010, ont coûté 5,8 % du PIB du Pakistan. Le séisme et le tsunami de 2010 a coûté au Chili 14 % de son PIB. En conclusion, nous pouvons citer les affirmations du conseil de sécurité des Nations Unies en 2007 et du Pentagone en 2010. A travers leurs conséquences économiques, l'aggravation des inégalités et les déplacements de populations, les changements climatiques vont aggraver à long terme les menaces sur la paix et la sécurité internationale. Merci de votre attention. [AUDIO_VIDE]