[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Bonjour. Je me présente. Donc je suis Dominique Giry, je suis chef d'entreprise. Je dirige un groupe immobilier de service qui a aujourd'hui 400 salariés, qui est présent en Île-de-France, en Normandie et sur la région PACA autour de Marseille. Et donc ça c'est mon occupation principale. J'ai par ailleurs un engagement citoyen depuis maintenant plus de 25 ans, qui s'est traduit par la création d'une association de la société civile, associant non seulement les acteurs de la société mais des décideurs politiques du Val-de-Marne et les représentants de l'État. Le Val-de-Marne est un département de 1 300 000 habitants, bien placé dans le cadre de la métropole francilienne et qui était extrêmement cloisonné en ce qui concerne les relations entre les différents acteurs de la société : politiques, économiques, culturels universitaires. J'ai proposé et nous avons décidé, avec à l'époque le préfet du Val-de-Marne, le président du conseil général devenu conseil départemental, les élus de toute tendance politique du département, la chambre de commerce et de l'industrie, et un certain nombre de grandes associations de créer ce lieu permettant de créer des lieux de rencontre et aussi de faire des propositons. Quels sont les acteurs qui sont associés au conseil de développement du Val-de-Marne? Et comment se sont-ils retrouvés ensemble au sein du conseil de développement du Val-de-Marne? Le premier point, c'est que c'est effectivement un investissement personnel de ma part très important, qui a consisté à favoriser des rencontres individuelles pour approcher des décideurs qui étaient de nature à être intéressés. Décideurs ou simplement acteurs de la vie valdemarnaise qui étaient susceptibles d'être intéressés par le conseil de développement du Val-de-Marne. À quelles priorités? Pour quelle raison? Et pour quel objectif le conseil de développement du Val-de-Marne s'est créé? Le conseil de développement du Val-de-Marne s'est fondé sur le principe que pour porter un projet territorial fort, à la fois en interne de ce département, mais aussi par rapport aux décideurs régionaux et nationaux, il fallait porter des projets à plusieurs voix. Considérant qu'il était évidemment légitime que ce soient les décideurs politiques, qui sont élus pour ça, qui soient bien évidemment ceux qui sont les porteurs, mais qu'il fallait que on s'achemine vers une forme d'association, de co-production. C'est sur cette base-là qu'en 1994, donc ça commence à dater, nous avons travaillé ensemble et le premier acte a été le contrat de plan interrégion de 1997. Et à cette occasion, ça était aussi pour le conseil de développement du Val-de-Marne l'occasion de contribuer au décloisonnement entre le fonctionnement des acteurs politiques, le fonctionnement des acteurs économiques et le fonctionnement des acteurs associatifs. Pour prendre un exemple, en 1995, quand je discutais avec un certain nombre de collègues chefs d'entreprise de notre département, l'entreprise Pernod, l'entreprise Biospringer, l'entreprise Sanofi et bien d'autres, et des entreprises de moindre importance, quand je leur parlais du conseil général, pour eux c'était quelque chose de totalement absent. Voilà, ils ont eux des problématiques et nous avons de problématiques de marché, des problématiques d'accès à la ressource humaine. Et donc le conseil général ça sert à quoi? Et quand j'ai interrogé bien évidemment les représentants du conseil général ou de l'état départemental ou des grandes collectivités, les acteurs économiques c'était important parce que ce sont bien sûr les employeurs, ce sont aussi des institutions, des entreprises qui participent aux vies de la cité au travers de la fiscalité. Mais voilà, chacun considérait qu'ils avaient leurs propres responsabilités et que le partage n'était pas forcément essentiel. Et donc nous avons, le conseil de développement du Val-de-Marne a très largement contribué à rapprocher la reconnaissance des uns et des autres. Comment s'organisent les travaux du conseil de développement du Val-de-Marne? Et quels types de projets le conseil de développement du Val-de-Marne a-t-il réussi à faire émerger? Tout d'abord, le conseil de développement du Val-de-Marne, c'est un réseau. C'est un réseau qui n'a pas d'existence médiatique forte mais c'est un réseau qui maintenant comporte entre 300 et 400 membres, qui ne sont pas évidemment mobilisés tout le temps mais qui sont, qui se connaissent et qui se rencontrent, qui travaillent ensemble. Alors ensuite, quels projets? Très divers. Alors, très territorialisés, et donc en cela on a largement anticipé sur la construction des grands territoires, porteurs de la métropole du Grand Paris, une démarche très operationnelle. La création, il y a plus de 20 ans, d'une association qui s'appelle Partenariats pour l'emploi dans le Val-de-Marne et qui a en fait favorisé la rencontre, alors c'est quelque chose qui s'est largement développé depuis, la rencontre de jeunes des quartiers un peu en difficulté avec des grandes entreprises et c'est plus de, je crois 300, 400 jeunes qui sont passés par là et qui maintenant, pour certains en tout cas, un grand nombre, sont intégrés. C'est une association qui a été portée par le conseil de développement du Val-de-Marne et qui maintenant a sa propre existence. Le conseil de développement du Val-de-Marne, ce n'est pas une institution, c'est une association. Cette association, elle a une structure très souple, avec un délégué général et deux chargés de mission, et bien entendu, et qui sont évidemment des personnalités évidemment compétentes, jeunes, très investies qui, bien entendu, associent aussi des compétences externes sous forme de prestations de services. Le budget du conseil de développement du Val-de-Marne est un petit budget, il fait grosso modo 300 000 euros par an. Sur ces 300 000 euros, il y a une participation importante du conseil départemental, une participation des collectivités territoriales, plutôt des intercommunalités et une participation des entreprises. Il y a des conseils de développement qui sont plus territoriaux, nous, nous sommes un conseil de développement du département. Il y en a qui sont des conseils de développement d'intercommunalité, je pense notamment à Plaine Commune, sur la Plaine Saint-Denis. Vous avez aussi des conseils de développement qui sont d'ailleurs un peu plus proches de notre sensibilité au sens operationnel du terme, j'entends, c'est le Grand Lyon et la ville de Nantes qui, de ce point de vue, ont été un peu pour moi, un peu des modèles. Vous avez aussi un conseil de développement à Lille. Et puis, et ça c'est sujet de réflexion actuelle, dans le cas de l'installation donc de la métropole du Grand Paris, dont le président est Patrick Ollier, l'actuel député-maire de Rueil, il est prévu par la loi, la mise en place d'un conseil de développement pour la métropole du Grand Paris.