[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Comment
vous analysez la concurrence aujourd'hui sur votre cœur d'activité et peut-être
au-delà de ce cœur d'activité? >> Alors, au fond, aujourd'hui,
sur le marché français, dans le domaine de l'assurance du particulier,
parce que c'est quand même de ça dont on parle,
sur le marché français vous avez trois types d'intervenants.
Vous avez les mutuelles qui représentent en réalité plus de la moitié du marché,
vous avez souvent ceux que l'on appelle souvent les assureurs traditionnels,
les AXA, les Allianz, les Generali qui généralement fonctionnent soit par
courtage, soit avec des agents généraux, alors que les mutuelles ont leurs propres
réseaux de distribution, des réseaux salariés, et puis vous avez une troisième
famille d'acteurs qui est extrêmement importante qui sont des bancassureurs
et qui représentent un petit peu de moins de 20 % du marché.
Dans cette configuration, alors avec une règle du jeu nouvelle
sur le marché de l'assurance, c'est ce qu'on appelle la loi Hamon, la loi Hamon
c'est une loi qui date de début 2015 et qui permet à tout
assuré sur le marché français de résilier son assurance à tout moment.
Jusqu'à présent, on ne pouvait, sauf exception, résilier son assurance qu'à
l'échéance annuelle, ce qui évidemment rendait le marché
finalement assez peu fluide, la loi Hamon fluidifie le marché,
accélère le turnover, dès que quelqu'un est mécontent de son assureur, bon voilà,
y compris sous le coup de la colère va changer d'assureur, etc.
À ce petit jeu de l'accélération du turnover, il y a des perdants,
il y a des gagnants, les grands gagnants sont les bancassureurs.
Pourquoi?
Parce qu'ils ont une relation beaucoup plus fréquente avec leurs clients,
bancarisés chez eux, ils ont une relation, il faut dire les choses,
qui n'est pas toujours égale, si vous voulez obtenir
un prêt chez votre banquier, peut-être qu'il va vous contraindre plus ou moins à
prendre l'assurance. >> Vous inviter.
>> Vous inviter,
à prendre votre assurance chez lui, donc on voit bien qu'il y
a une relation qui éventuellement est un petit peu déséquilibrée et qui
fait qu'effectivement, du fait de la loi Hamon, ils prennent des parts de marché,
ce n'est pas gigantesque, mais quand même ça existe.
Les assureurs traditionnels par courtage ou par agent
ont tendance à reculer un petit peu, ce sont les perdants de la loi Hamon,
ils ont tendance à perdre des parts de marché dans un contexte dans lequel
évidemment la relation directe s'impose quand même de plus
en plus et dans un contexte également dans lequel les gens comparent de plus en plus,
ces comparateurs prennent évidemment une importance plus grande.
Et puis, dans le monde des mutuelles, c'est à peu près, au global, à peu près
stable, les mutuelles stabilisent à peu près leurs parts de marché, à l'intérieur
de ce monde des mutuelles, la MAIF ces dernières années s'en tire très bien,
puisque nous progressons à un rythme assez élevé, en fait on a augmenté
le rythme d'entrée de nouveaux sociétaires, en revanche,
l'on n'observe pas, en dépit de la loi Hamon d'accélération de départ et on a le
taux de fidélité le plus élevé du marché. >> Alors, on comprend bien la différence
entre une mutuelle et puis un bancassureur, vous l'avez très explicité.
Qu'est-ce que vous diriez en quelques mots et comment vous qualifierez en quelques
mots la différence entre une mutuelle d'assurance et puis ceux
que vous avez appelés les assureurs traditionnels, les AXA, Allianz, Generali,
en fait tous ceux qui aujourd'hui détiennent les 20 % du marché que vous
évoquiez il y a un instant? >> Alors,
moi ce que je dirais c'est d'abord il y a une différence dont j'ai déjà parlé qui
est la différence du mode de distribution, nous sommes des mutuelles avec un réseau
salarié de distribution qui passe par soit des courtiers, soit des agents généraux.
Il y a ensuite évidemment des différences structurelles liées au statut,
nous sommes une mutuelle, des sociétés de personnes, pas des sociétés de capitaux,
nous n'avons pas d'actionnaires, donc pas de dividendes à distribuer.
Ça veut dire quoi?
Ça veut dire par exemple, un exemple très concret, en 2015,
la MAIF a eu à peu près 175 millions de résultat,
ce que nous estimions être presque un peu trop élevé pour nous.
Pourquoi? Parce que le résultat il reste
dans l'entreprise, on ne verse pas de dividendes, on ne sert pas de dividendes,
et le résultat il sert à financer nos investissements,
à assurer évidemment notre solvabilité, aujourd'hui la MAIF a un très bon niveau
de solvabilité, on ne cherche pas à l'augmenter de manière significative
et pour financer nos investissements et notre croissance
on a plutôt besoin de quelque chose qui ressemble à 130 millions d'euros qu'à 175.
Qu'est-ce que l'on a fait?
On a bloqué les tarifs, il n'y a pas eu d'augmentation de tarifs en 2016 et de
fait le résultat a atterri à 130 millions en 2016.
C'est pour juste pointer le fait que les logiques,
les objectifs même sont relativement différents, là où une entreprise classique
ayant des actionnaires, et c'est normal, et là pour chercher à maximiser son profit
et distribuer le plus possible de dividendes pour valoriser l'action
une mutuelle ne va pas nécessairement être dans cette logique, elle va plutôt plus