[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Après la question de la batterie d'indicateurs, venons-en à la méthode du reporting RSE. Une entreprise peut généralement effectuer son reporting RSE selon un processus que l'on peut résumer en sept étapes, que nous vous proposons à partir de travaux conduits par le cabinet Deloitte, et à partir d'éléments collectés sur le site dont l'adresse s'affiche à l'écran. Alors première étape, définir l'organisation du reporting RSE, c'est-à-dire les rôles et les responsabilités des unités mobilisées dans l'entreprise sur le processus du reporting, ainsi que la mise en place d'un réseau de correspondants dans l'entreprise qui pourra être utilement consulté pendant le processus. Deuxième étape, identifier les obligations de vérification RSE selon les différents référentiels, les indicateurs correspondants et la périodicité du reporting, qui peut être annuel et semestriel, afin de créer un référentiel interne de reporting. Troisième étape, créer si besoin, des outils de reporting adaptés au système d'informations internes et externes de l'entreprise. Quatrième étape, communiquer au sein du réseau de correspondants sur les indicateurs identifiés et sur leur périodicité, en précisant les enjeux et les échéances du reporting RSE. Cinquième étape, lancer la collecte et la consolidation des données, selon le périmètre de vérification défini lors de l'étape deux. Sixième étape, contrôler et vérifier les données reportées. Et enfin, septième étape, formaliser le reporting sous la forme de documents de référence et de rapports annuels. Enfin, dernière question très importante : GRI or not GRI? En effet, le GRI propose des outils extrêmement complets, précis et détaillés. L'avantage est de proposer des outils qui sont le résultat d'un travail de co-construction entre les différents acteurs d'un même secteur, et qui sont reconnus par tous les protagonistes, toutes les parties prenantes. C'est également un référentiel qui protège les entreprises du soupçon de greenwashing que j'évoquais précédemment. Vous pourrez vous reporter utilement au Cycle GRI du reporting développement durable, un manuel pour les petites et moins petites entreprise. C'est un manuel de 71 pages qui est disponible sur le site dont l'adresse s'affiche à l'écran. Cependant, cet outil est tellement complexe, tellement beau, que nombre de directeurs du développement durable le ressentent plutôt comme un frein à la compréhension par les équipes opérationnelles du caractère stratégique du développement durable. En effet, si le reporting est indispensable parce que les dirigeants de l'entreprise doivent savoir la réalité de la situation, parce que la communauté financière doit être informée de façon fiable, parce que la réglementation européenne repose sur un principe d'une information complète des parties prenantes, qui est la condition de base de l'existence d'un marché unique, où les règles de la concurrence ne sont pas faussées par une asymétrie de l'information, les efforts à réaliser, les moyens à mobiliser pour assurer le reporting sont tels que les équipes ne retiennent plus que la dimension bureaucratique et le caractère mécanique de l'exercice qui se déconnectent progressivement de la réalité du terrain. Il s'ensuit une démotivation des personnels, et une forme de décrédibilisation de la démarche, qui apparaît alors comme un gadget au mieux ou comme un alibi pour se donner bonne conscience ou cacher la misère au pire. Cette question de l'excès de reporting existe sur bien d'autres sujets que le développement durable dans les entreprises, d'abord les plus grosses, mais aujourd'hui dans les petites et moyennes. Les formidables progrès de la technique, qui permettent le développement de logiciels et de dispositifs de reporting toujours plus complexes et plus puissants, peut conduire à un dévoilement de la démarche. Chacun connaît les tableaux et rapports qui ne sont lus que par leurs auteurs et qui dorment au fond des tiroirs. ou aujourd'hui croupissent dans les boîtes mail saturées de leurs destinataires. Le développement de démarches qualité dans les entreprises a butté sur cet obstacle dans les années 80. On ne tranchera naturellement pas la question ici, mais ce point devait être soulevé. Nous verrons dans le prochain module qu'il s'agit d'un risque et seulement d'un risque, et que des solutions existent pour se protéger de ce dévoilement potentiel de la démarche et éviter de tomber dans ce piège. En résumé et pour conclure, comme nous l'avons vu, le reporting RSE se fait par l'identification d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs, qui permettent de mesurer et de qualifier la performance sociale et environnementale d'une entreprise. Si le processus de reporting RSE est unique à chaque entreprise, vous ne ferez pas l'économie d'un certain nombre d'étapes indispensables à sa bonne réalisation. Il doit être proportionné à la taille de l'entreprise, aux enjeux en matière de développement durable, ce n'est en aucun cas une fin en soi, ni un objectif, mais un moyen au service du développement de l'entreprise. C'est un moyen au service du respect des lois et réglements en vigueur, pour permettre à l'entreprise et à ses dirigeants de décider pour agir selon la règle du doing well, doing good. [MUSIQUE]